lundi 11 février 2013

Interview Saori Jo

 
 
 
Comme promis voici l'interview réalisée avec  Saori Jo ,  dont nous vous parlions ICI ,  afin de fêter la sortie de son album... Interview pleine de fraîcheur et de réalisme ...
 
 
 
 
Bonjour Saori, merci de nous accorder cette interview, Pour commencer pourrais tu te présenter en quelques mots, pour les lecteurs qui ne te connaissent pas encore?
 
Je suis un petit melting-pot français aux saveurs étrangères, j'ai du sang majoritairement italien et espagnol. J'ai bénéficié de ce mélange de cultures et j'en suis très fière. Je suis née dans les années 80, bercée par la musique des années 60/70 qu'écoutaient en boucle mes parents soixante-huitards. Je n'aime pas trop dire mon âge pour une raison, c'est que je ne m'identifie pas à cet âge. Quelque fois j'ai l'impression d'avoir 5 ans, et d'autres fois j'ai l'impression d'appartenir à une autre époque. Je n'ai pas 40 ans et je n'en ai pas 20, non plus. A vrai dire... je ne fête pas mon anniversaire car je n'aime pas les montres, le temps n'a pas de limite. Nous oui. Je chante, je fais du piano et de la guitare, je compose et j'écris. Sinon, je chausse du 37, si jamais quelqu'un veux m'offrir des Wellies, j'adore les Wellies.
 
 
 
D'où te viens le nom " Saori Jo " ?
 
Pour la petite histoire, Miguel et moi étions un soir, après une longue journée de travail au studio, assis autour d'une table. Nous discutions du fait de conserver mon nom patronymique ou pas. Bien que très attachée à mes origines, je lui ai confiée mon envie de créer mon personnage. Il eut l'idée d'écrire les lettres de mon nom et de mon prénom sur un papier. Nous avons ensuite découpé chaque lettre et les avons tournées face cachées sur la table. Après avoir les avoir bien mélangées comme un jeu, j'en ai naturellement pris 7 comme au célèbre Scrabble. Le nom Saori Jo est apparut. On s'est regardé, on l'a gardé.
 
 
 
Quand as tu commencé sérieusement la musique?
 
Bizarrement il y a des gens qui pratique un sport lorsqu'il sont jeunes, et qui ne deviendront jamais sportif professionnel, non pas parce qu'il n'en avait pas les capacités physiques mais parce ce que leur passion et leur "foi" n'était pas assez grande pour qu'ils y consacrent toute une vie. Pour la musique je pense que c'est pareil. J'ai toujours pris la musique au sérieux...
J'ai commencé à composé lorsque j'avais 11 ans. Je voulais déjà en faire mon métier. Être musicien et faire de la musique sont deux choses différentes. On est pas zicos tant qu'on a pas vécu la vie de zicos. Le fait de gagner sa vie avec, ça vient plus tard. Lorsque j'ai commencé "sérieusement" il a fallut d'abord s'abandonner à une sorte de bohème et être à la recherche d'un statut... une reconnaissance sociale , morale ... et vitale.
 
 
Raconte nous ton parcours ...
 
Oh la la... Vous avez le temps?
Je vais tenter de faire court.
J'ai commencé à faire de la musique lorsque j'étais une enfant. Le piano a toujours été une passion, comme une sorte de deuxième langage. J'ai commencé à composé alors que je n'avais que 11 ans. J'étais une enfant solitaire et je me réfugiais dans mon imagination. J'écrivais des histoires, je fermais les yeux et j'imaginais que c'était des grands films du cinéma dont je composais ensuite la bande originale. C'est comme ça que la passion de composer ne cessait de grandir m'emportant un peu plus dans cette sorte d'enivrement que me procurait l'improvisation. Je ne peux parler de mon parcours sans parler de cette addiction quasi maladive.
J'ai étudié la musique classique de l'âge de 6 à 12 ans. Après mon Bac , j'ai tenté de faire une faculté de musicologie, sans grande motivation. Obnubilée par l'improvisation et la composition, rien ne comptait plus à ce moment-là pour moi que la musique instrumentale. J'ai composé des centaines de mélodies et ne rêvais plus que d'une chose, en faire mon métier.
Ayant arrêté mes études je ne savais absolument pas comment pénétrer dans ce milieu qui m'apparaissait pavé d'obstacles. Je décidai donc de laisser cela de côté mes rêves de carrière pour reprendre mes études en Musicothérapie cette fois-ci, pour cela il fallait que je m'exile au Canada. Peu de temps avant mon départ, je rencontrais Miguel Ruiz, qui avait derrière lui un long parcours de musicien. C'est cette rencontre qui détermina la suite de mon parcours. C'est une histoire très particulière et assez longue que je vous raconterai sans doute une prochaine fois. Toujours est-il qu'il m'a suggéré d'écrire des chansons. A partir de ce moment j'ai commencé à composer tout le répertoire actuel . Il a mis en place une équipe de musiciens et a contacté des amis à lui afin de structurer le projet et lui donner une dimension professionnelle. Il m'a tout appris ; le travail de studio d'abord puis le travail de la scène en écumant les petits lieux de la région. C'est une superbe école ! J'ai roulés mes câbles, installé le matériel, etc...
Puis les scènes se sont accumulées, plus de 50 concerts la première année. Nous avons rencontré celui qui allait devenir notre manager pendant 3 ans en Allemagne. Il nous a permis de rencontré le groupe Jethro Tull. Ian Anderson , le leader charismatique de ce groupe légendaire, nous a offerts la possibilité de les suivre sur plusieurs tournées en Allemagne, en Angleterre et en Écosse, mais ça, c'est aussi une longue histoire...
Aujourd'hui nous sommes en France avec une merveilleuse équipe et la sortie de notre album.
 
 
 
Ta famille te soutient elle dans cette aventure?
 
Oui, mon père a eu sans doute peur lorsque je me suis engagée dans cette vie de musicienne. L'insécurité de l'emploi de ce métier n'est pas fait pour rassurer des parents... mais maintenant qu'il a vu que c'était plus qu'un métier mais ma vie entière que j'y destine, il me soutient plus que jamais. Ma mère, elle n'a jamais doutée que sa fille ne puisse faire autre chose... c'est une mère...
 
 
 
Es tu impressionnée par l'industrie du disque ? Qu'est ce qui fait selon toi la différence pour durer dans ce milieu connu comme difficile?
 
Impressionnée, non. Plus. La persévérance est un outil majeur dont on ne se sépare jamais. Il faut connaître la partie business, la partie immergée de l'iceberg, mais ce n'est pas tout. La scène, c'est la relation directe avec le public. Il faut être sincère avec lui. Beaucoup d'artistes ne sortent plus d'albums mais continuent à faire de la scène.
 
 
Quelles sont tes influences musicales?
 
Je suis très éclectiques dans mes choix musicaux. J'ai continué à écouter la musique par laquelle j'ai été bercées, celle de mes parents. Voici une liste de ce que j'écoute et ai écouté : Pink Foyd, Air, Bob Dylan, Elbow, Dean Martin, Archive, Billie Holday, Nirvana, Jeff Buckley, Pearl Jam, Marilyn Manson, Cream, Tchaiwkowsky, Bob Marley, Manu Chao, Ravi Shankar, System of a Down, Bach, les tubes hippie, ...
 
 
Qu'écoute tu en ce moment? Qui sont tes artistes préférés?
 
Je n'ai plus d'artistes préférés depuis mon adolescence. J'aime la musique quand elle est faite avec sincérité. Il faut qu'elle me touche et qu'elle me porte.
J'écoute vraiment de tout. En ce moment j'ai tendance à écouter Ravi Shankar, de la musique classique, du trip-hop, de la world music.
 
 
Pourquoi chante tu en Anglais plutôt qu'en Français?
 
Pour plusieurs raisons la première sans doute est que j'ai toujours eu envie de voyager et l'anglais est plus utile pour se faire comprendre. Du coup, si j'avais envie que mes textes soit accessibles à d'autres personnes que les français. J'ai appris l'anglais lorsque j'étais petite pour pouvoir converser avec mes cousins du Canada.
Vu mes origines, il aurait tout aussi bien pu se poser la question d'écrire en italien ou en espagnol. On verra plus tard.
 
 
As tu une chanson préférée sur " Home 2:17 am " ? Si oui laquelle et pourquoi?
 
J'en ai plusieurs et pour différentes raisons. Mais je vais répondre "Fairy World" car le parcours de cette chanson a une histoire ! Grâce à cette chanson j'ai pu vivre des moments extraordinaires que je n'aurais jamais imaginé vivre. Ma route aurait été différentes et je ne sais pas si nous serions en train de raconter tout cela aujourd'hui.
 
 
Pour finir a tu un conseil a donner aux jeunes qui rêvent de se lancer dans la musique?
 
Oh oui ! Faites la musique qui vous fait vibrer. Pas celle que les autres veulent que vous fassiez. Tant que cela vous procure de l'émotion c'est que vous êtes sur le bon chemin. Le reste ce n'est que du business.
 
 
 
Encore merci à Saori Jo  pour sa disponibilité et sa sympathie!!




 
 Album disponible aujourd'hui


 

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